"C'est moins la culpabilité d'Aliou Sall qui est en jeu que sa position dans le pouvoir" Abou Abel Thiam est convaincu d'une chose. C'est qu'Aliou Sall est plus victime de sa position de frère du président de la République et de sa position dans le pouvoir que d'autre chose. C'est pourquoi, le président du Collège de l'Agence de régulation des télécommunications et de la poste (ARTP) refuse de se laisser embarquer facilement dans "la pollution médiatique" d'un supposé scandale dans lequel le frère du président serait impliqué. Non seulement l'enfant de la banlieue prend la défense d'Aliou Sall, mais surtout il se félicite de la décision du chef de l'Etat de saisir la justice sur ce dossier. L'ancien journaliste ne manque pas dans l'entretien qui suit de déplorer la faillite des mécanismes de riposte du régime qui n'ont pas su répondre d'une manière appropriée à l'opposition incarnée par Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall, Ousmane Sonko et Mamadou Lamine Diallo. Le compagnon historique de Macky Sall n'a pas raté l'opposition qui, selon lui, est dans l'imposture. Et se désole du fait que, dans ce dossier, Macky Sall est esseulé. Entretien.
Le Témoin - L'actualité reste dominée par ce qu'il est convenu d'appeler le "scandale à 10 milliards de dollars" dans lequel le frère du président de la République Aliou Sall est cité. Quelle lecture faites-vous d'une telle affaire ?
Abou Abel THIAM - Vous me permettrez de dire que c'est vous qui qualifiez cette affaire de scandale. Pour ce qui me concerne, j'attends le processus ouvert et entamé par le président de la république, c'est-à-dire la saisine de nos instances judiciaires. J'attends donc la conclusion de ce processus pour pouvoir qualifier cette affaire. selon moi, pour le moment, il s'agit d'une pollution médiatique à travers la presse et les réseaux sociaux où des individus portent des accusations contre un système, contre Aliou Sall et d'autres personnes. Maintenant, il s'agit pour moi de voir quels sont ceux qui sont à l'avant-garde de ce combat d'accusations…
C'est pourtant le reportage de BBC qui parle d'un "scandale à 10 milliards de dollars". Pourquoi rejetez-vous le concept de scandale ? Est-ce une manière pour vous de dénoncer la pertinence du travail de la journaliste de BBC ?
Je vous renvoie la question. Vous êtes journaliste autant que moi. il y a beaucoup de choses à dire et à redire sur ce reportage, mais je ne me cacherai pas derrière mon petit doigt pour en parler. il s'agit simplement pour moi à l'heure où nous sommes, d'accusations, d'éléments portés contre des personnes, lesquelles personnes se sont défendues. alors vérité pour vérité, il s'agit de paroles d'hommes contre celles d'autres hommes. Pourquoi voudriez-vous que je prenne pour le Coran ou pour l'évangile la parole d'une journaliste fut-elle de la BBC ? Pourquoi donnerai-je plus de crédit au travail de la journaliste de BBC en défaveur des autres. Voilà là où j'en suis. J'attends des faits réels, établis qui accusent ou qui disculpent les gens. en toute responsabilité, c'est pourquoi je m'honore de l'attitude du président de la république qui a consisté à demander à notre administration judiciaire, à travers la Police et la gendarmerie, de mener des enquêtes impartiales, approfondies, globales sur cette affaire pour situer les responsabilités, pour voir qui est coupable, s'il n'y a pas aussi à édifier les Sénégalais pour qu'enfin on sorte de ce tumulte, de cette pollution sonore et médiatique où chacun se sent investi d'une prérogative d'accuser, de condamner et de demander même l'exécution d'une peine alors qu'il n'en a pas le pouvoir. Justement dans ce méli-mélo, les dirigeants du Congrès de la renaissance démocratique (Crd) notamment Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall, Mamadou Lamine Diallo et Ousmane Sonko ont des postures des plus virulentes.
Comment appréciez-vous de telles postures ?
Ce sont des postures comme vous le dites. et toute posture est une imposture. Ce ne sont pas des positions. Ces gens ont en commun d'être des candidats qui voulaient être aujourd'hui à la place de Macky Sall et qui ont été défaits et sanctionnés par la volonté des populations Sénégalaises qui les ont rangés à leurs places à savoir qu'ils n'ont pas la qualification requise aux yeux de la majorité des électeurs Sénégalais pour être président de la république. Mauvais perdants qu'ils sont, ils veulent aujourd'hui imposer un second tour artificiel parce qu'ils n'ont pas eu ce second tour qu'ils recherchaient. Mauvais perdants, ils n'ont pas félicité le président de la république, mauvais perdants, ils s'en ont pris à la presse qui pendant 20 ans procède à la proclamation des résultats affichés dans les bureaux de vote, mauvais perdants ils n'ont pas voulu reconnaitre la légitimité du président de la république, mauvais perdants ils veulent aujourd'hui travestir les choses pour partir d'un fait et vouloir en faire une sorte d'actes de subversion pour chercher le deuxième tour que le peuple leur a refusé. C'est artificiel et malhonnête. C'est malhonnête quelle que serait par ailleurs la conclusion de la justice sur cette affaire. Mais j'estime aujourd'hui que le Sénégal ne doit pas avoir un agenda conditionné par l'aigreur d'un Abdoul Mbaye qui se découvre une fibre sociale à 60 ans passés, qui se découvre une fibre sociale à partir du moment où il a été limogé de son poste de Premier ministre et qui prouve aujourd'hui ce que je lui avais dit dans son salon à savoir qu'il ne méritait pas d'être le Premier ministre du président Macky Sall. aujourd'hui, il prouve de façon patente qu'il ne méritait pas cette confiance que le président de la république avait placée en lui. Je ne dis pas par ailleurs que d'avoir été Premier ministre devait le mettre dans une position de ne jamais critiquer, mais je sens une aigreur, une haine dans l'attitude et le comportement d'Abdoul Mbaye que ne peut expliquer cette déception. il s'en mordra les doigts pendant tout le reste de sa vie, mais c'est comme cela, il n'y peut rien. Je reproche à cette partie de l'opposition notamment Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall, Mamadou Lamine Diallo, Ousmane Sonko de procéder à des intox. On découvre aujourd'hui une frange de l'opposition dans sa capacité à créer de fausses informations pour tenter d'accuser le pouvoir en place. Quelqu'un comme Sonko nous a habitués depuis qu'il est dans l'espace public à créer des intox, à être dans la victimisation, à abuser de l'attention que lui portent les Sénégalais qui sont sur les réseaux sociaux pour se tracer un chemin politique à partir d'impostures. Voilà ce que je leur reproche. aujourd'hui, tout le monde doit se calmer, faire confiance à la justice qui est l'un des piliers fondamentaux de notre pays pour que cette justice fasse son travail et qu'à la conclusion de ce travail on puisse tirer ce que l'on voudra et peut-être en faire un combat politique si tant est par ailleurs qu'une quelconque culpabilité a été établie. Le débat sur l'implication de la famille du président dans les affaires du pays est posé.
Moustapha Diakhaté, un des vôtres, est allé jusqu'à demander la démission d'Aliou Sall. Est-ce qu'un tel débat est pertinent ?
Sur ce plan, ce que je peux dire, c'est quelqu'un comme Aliou Sall, quoi qu'il fasse ou ne fasse pas, je répète quoi qu'il fasse ou qu'il ne fasse pas, quelle que soit son attitude, qu'elle soit bonne ou mauvaise, quels que soient ses résultats, à partir du moment où il est dans l'espace public comme agent public de l'administration, son frère étant président de la république dans le contexte où nous sommes, il ne peut pas échapper à ce genre de choses. C'est moins la culpabilité ou non d' Aliou Sall qui est en question aujourd'hui, mais plutôt sa position dans le pouvoir, dans l'espace public. Quelle que soit par ailleurs sa compétence, même s'il est d'une innocence immaculée, il s'en trouvera toujours quelqu'un pour reprocher à son frère de l'avoir nommer. Si ses résultats sont bons, il se dira qu'il a bénéficié d'un coup de pouce de son frère ; si ses résultats sont mauvais, il se dira c'est du népotisme, qu'il ne méritait pas le poste. S'il est coupable de prévarication, la sanction populaire sera autrement plus dure pour lui et son frère, parce qu'il est quand même le frère. Donc il ne s'agit pas de demander la démission d'Aliou Sall, il s'agit de comprendre que quoi qu'il fasse ou ne fasse pas, il sera toujours cloué au pilori, surtout dans le contexte où nous sommes.
Donc le débat serait ailleurs, selon vous…
Le débat est ailleurs. Pour moi, le président Macky Sall ne mérite pas aujourd'hui cette sorte de hallali que l'opposition et une certaine frange de l'opposition tentent de lui appliquer. C'est comme s'il fallait ouvrir le chenil pour que les bêtes aillent poursuivre le gibier. Le président Macky Sall, sous ce rapport, a énormément fait pour notre pays. Il a fait faire au Sénégal des avancées. Ce n'est pas pour rien que le président de la république, de sa propre souveraineté, est allé frapper à la porte de l'ITIE pour inscrire volontairement le Sénégal à cette institution. Laquelle observe ce qui se fait dans les industries extractives en termes des transparence. Quelqu'un qui procède de la sorte, on peut lui accorder la bonne foi à savoir qu'il n'est pas inscrit dans une manœuvre de spoliation de nos ressources.
-Vous êtes un homme des médias. D'aucuns pensent que la communication du gouvernement dans cette affaire a été une catastrophe. Comment expliquez-vous un tel ratage ?
La communication du gouvernement n'a pas été à la hauteur de mes attentes à moi. A sa décharge, c'est lié à certaines circonstances. Aujourd'hui, je trouve que le président de la république est trop exposé. D'abord, la présidence de la république n'a pas de porte-parole officiel attitré. Le Premier ministre qui pouvait servir de premier tampon n'est pas là. Il n'y a plus de Premier ministre. Il s'ajoute à cela que le porte-parole du parti du président de la république est aujourd'hui un chômeur, cela veut dire qu'il n'est pas dans les dispositions psychologiques pour défendre vaillamment les positions du parti. On n'a pas d'appareils autour du président de la république pour porter des combats dans des circonstances pareilles. J'estime que le président de la république est un peu esseulé dans ce combat. Il faut ajouter à cela que l'inorganisation du parti fait qu'il n'y a pas de débats à l'intérieur de l'APR pour, d'une façon harmonisée et organisée, porter une parole uniforme et pouvoir mener le combat de la riposte et de la clarification de l'opinion. Pour porter la bonne information à l'opinion. résultat des courses : chacun essaie de par son propre chef d'être utile au président de la république, d'être utile pour le pays, d'être utile à la clarification et l'éclatement de la vérité. Malheureusement dans ces différentes initiatives, il peut arriver des télescopages, des choses qui sont dites et contredites par d'autres. C'est cette situation-là qui conduit à cette overdose de communication. Il y a alors un excès de communication, mais aussi un déficit de clarification. C'est un dispositif qui me semble assez bancal qui conduit a un affaiblissement. Autrement, l'opposition ne serait pas là aujourd'hui à vitupérer, à vociférer et à sortir des exhalations qui empestent l'atmosphère. Nous sommes dans un pays démocratique. nous sommes dans un Etat de droit. L'électeur Sénégalais ayant décidé souverainement que c'est Macky Sall le président de la république, il faut que chacun s'applique cela, et accepte la souveraineté populaire. Il ne faut pas chercher des raccourcis, des voies de contournement ou de petites échelles pour contourner la volonté populaire. Le président de la république, c'est Macky Sall et ce n'est pas à partir de faits comme ceux-là qu'on va le bousculer ou lui mettre la pression pour l'empêcher de continuer à travailler pour le bénéfice des Sénégalais.
22 Commentaires
M Bidou
En Juin, 2019 (20:32 PM)Trip
En Juin, 2019 (20:42 PM)Sy
En Juin, 2019 (20:47 PM)PAYS DE MERDE AVEC BEAUCOUPS D'INDIGENES FIERS DE LEUR CONDITION D'EXTREME PAUVRE SE CONTENTANT D'UNE MONNAIE DE SINGE LE FCFA
Juriste
En Juin, 2019 (22:00 PM)Dialogue National
En Juin, 2019 (22:33 PM)Touba Fall
En Juin, 2019 (22:48 PM)Douggy Duck
En Juin, 2019 (23:41 PM)Pres
En Juin, 2019 (00:32 AM)Myriam
En Juin, 2019 (00:39 AM)Voici son site : www.grand-marabout-retour-affectif.fr
Ils sont tetus mais ils vont voir qui aura le dernier mot.
Milk
En Juin, 2019 (07:22 AM)Participer à la Discussion