Décidément, l’engagement à réduire le mandat présidentiel de 07 à 05 années ne sera pas une épreuve de tout repos pour le président de la République et chef de file de l’Alliance pour la République (Apr). Et pour cause, alors que l’opposition et la société civile militent ouvertement pour le référendum devant non seulement ramener le quinquennat, mais encore l’appliquer au mandat en cours, la famille politique du Président plaide, urbi et orbi, pour que Macky Sall aille jusqu’au bout de son septennat et du mandat en cours. Contre l’avis du patron du parti ! Comme si l’Apr était une éternelle armée mexicaine !
Au centre du débat politique actuel, objet de polémique et de controverse, la réduction du mandat présidentiel de 07 à 05 ans aura été moulinée à toutes les sauces par les acteurs politiques, les spécialistes du droit comme les membres de la société civile sénégalaise. Au sein du parti au pouvoir (l’Apr), elle prend de plus en plus des allures de «rébellion» contre le chef de file et chef de l’État, au fur et à mesure qu’on se rapproche des échéances du calendrier républicain. Comme une immense armée mexicaine sans chef, le parti présidentiel s’englue de plus en plus dans le rejet de l’engagement de son leader, Macky Sall, à réduire le mandat présidentiel et son septennat en cours.
Du ministre d’État Mbaye Ndiaye au vice-président de l‘Assemblée nationale Moustapha Cissé Lô, en passant par le secrétaire d’État Youssou Touré, le 1er questeur de l’Assemblée Daouda Dia, le député Farba Ngom entre autres, tous jouent leur partition dans cette pression exercée sur le patron du parti au pouvoir. Quand ils ne passent par des voies détournées comme l’ex-Pm Aminata Touré ou le président du groupe parlementaire de la majorité Moustapha Diakhaté pour appeler au respect de l’Avis du Conseil constitutionnel, surtout s’il se prononce pour la non-rétroactivité de la loi sur le...mandat en cours.
Pour l’ancien ministre de l’Intérieur, aujourd’hui ministre d’État sans portefeuille, « La réduction du mandat du Président est impossible». Se prononçant en effet sur la question, devant la presse, il est resté formel sur la question. Pour lui, la Constitution est tout simplement au-dessus de la parole de Macky Sall. « Il est vrai que Macky Sall avait dit qu’il allait réduire son mandat de 7 à 5 ans, mais il a aussi prêté serment sur la Constitution. Entre la parole de Macky Sall et la loi constitutionnelle, tout le monde sait que la Constitution est au-dessus de toute loi ». Par conséquent, a-t-il argué, « il est impossible de réduire le mandat si l’on suit la logique constitutionnelle ».
Ramant dans la même mouvance, le deuxième vice-président de l‘Assemblée nationale n’avait pas usé de gants pour réfuter l’engagement du Président. Dans son style propre, Moustapha Cissé Lô n’a cessé d’inviter Macky Sall à aller jusqu’au bout du septennat pour lequel in a été élu, en 2012, par les suffragants sénégalais. Quitte à faire du « wax waxeet » ! Qui plus est, se prononçant sur le débat autour de l’avis contraignant ou non du Conseil constitutionnel sur la réduction du mandat, Cissé Lô avait tout simplement « instruit » les Cinq Sages de déclarer la loi non rétroactive sur le mandat en cours. Une façon de mettre davantage la pression pour que le maître du jeu et chef de l’État ne remette son mandat en compétition qu’en…2019.
YOUSSOU TOURE, DAOUDA DIA, FARBA NGOM … DANS LA MÊLÉE
Ils sont cependant légion, ces responsables au sein de l’Apr, à militer pour l’achèvement du mandat de 07 ans en cours, même s’ils n’occupent pas les devants de la scène médiatique. Au contraire du secrétaire d’État responsable de l’Alphabétisation et des langues nationales, ancien patron du réseau des enseignants de l’Apr. Foncièrement contre la réduction du mandat présidentiel, Youssou Touré est lui aussi convaincu qu’un tel acte violerait la Charte fondamentale. « L’appliquer en l’état serait violer la Constitution. Il faut faire la part des choses entre la volonté politique du Président et les limites de la loi. Personne n’est au-dessus de la Constitution. Donc, il appartient aux constitutionnalistes d’éclairer notre lanterne sur la question en nous édifiant sur l’applicabilité ou non de cette réduction au présent mandat. Le cas échéant, nous nous plions à cette décision, qui est une première mondiale. En tout état de cause, nous devons veiller à ce que l’esprit et la lettre de la Constitution soient respectés », déclarait-il devant la presse.
Que dire par ailleurs du député Farba Ngom et du 1er Questeur de l’Assemblée Nationale Daouda Dia, par ailleurs partisans de la première heure de Macky Sall dans sa quête du pouvoir. Alors que le premier s’engageait publiquement à mobiliser les populations pour dire non au référendum sur la réduction du mandat présidentiel, le second a fait part hier seulement, à un site en ligne, de son opposition contre la volonté de Macky Sall d’écourter son mandat en cours au nom d’une quelconque promesse électorale. Arguant de la justesse des actions du chef de l’État, dans les terroirs et au bénéfice des populations, il avait affirmé sans ambages : «Ce n’est donc pas nous qui allons demander au Président de réduire son mandat ».
AFICIONADOS DE L’AVIS DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
La volonté de voir Macky Sall boucler son mandat en cours n’est pas seulement supportée par les responsables apéristes ci-haut cités. D’autres, de manière plus subtile, semblent également militer pour que le Président se représente en 2019, sans faire du « wax waxeet ». Ainsi en est-il du président du groupe parlementaire de la majorité Bennoo Bokk Yaakaar (Bby). Intervenant dans la polémique soulevée par le Pr Ismaila Madior Fall, le Pr Babacar Guèye et cie sur le caractère contraignant ou simplement consultatif de l’avis du Conseil constitutionnel, après l’annonce de sa saisine par le chef de l’État conformément à l’article 51 de la Constitution, Moustapha Diakhaté avait plaidé pour le respect de la décision des Cinq Sages, quelle qu’elle soit. Contre l’avis des juristes, le patron de la majorité parlementaire avait voté pour que Macky Sall se lie à l’avis de la haute juridiction, sans réserve. Les observateurs auront tôt fait de déceler dans cette position de Moustapha Diakhaté un moyen détourné d’inciter le Président à aller au bout de son septennat. Surtout, si les Cinq Sages décrètent la non-rétroactivité de toute loi votée en référendum, sur le mandat en cours. En gros, sut le septennat pour lequel Macky Sall a été élu président de la République en mars 2012, par 65, 68% des votants.
But not least, l’ancien Premier ministre Aminata Touré n’a pas ramé à contre-courant. Aux premières heures du discours de Nouvel An du chef de l’État et de la polémique sur l’avis du Conseil constitutionnel, la théoricienne du Yoonu Yokkuté et ex-Garde des Sceaux s’était transformée en véritable rempart du respect sans restrictive de l’avis des Cinq Sages. «Le Conseil constitutionnel indiquera au Président la démarche à suivre», avait-elle fait remarquer. Quoiqu’elle ait clairement établi ailleurs que «Les mandats de 7 ans ne correspondent plus à la dynamique des démocraties modernes».
Ces diverses postures de responsables apéristes, bien que non exhaustives du bouillonnement intérieur du parti présidentiel sur la question de la réduction du mandat en cours, montrent à quel point Macky Sall est loin d’avoir gagné la bataille au sein de son propre parti. Un parti qui ne semble pas prêt de se délester de deux années de pouvoir pour les beaux yeux du Prince. Et de là à postuler à une sorte de vote-sanction contre le projet de réduction du mandat, il n’y a qu’un pas que certains esprits franchisent aisément !
14 Commentaires
Anonyme
En Janvier, 2016 (15:08 PM)Bassir10
En Janvier, 2016 (15:33 PM)Maintenant, c'est à Macky d'écouter la volonté populaire. Sinon, il va le regretter amèrement et ses sbires qui veulent qu'il s'éternise au pouvoir dans le but de conserver leurs privilèges (gagner bien leur vie sans rien faire) ne lui seront d'aucune aide. Pour rien au monde il ne doit insulter la mémoire de ces braves gens qui ont perdu la vie pour que rayonne à jamais l'esprit démocratique dans notre chère nation.
Plus, il sème le doute, plus il incite les gens à se dire qu'il sonde l'opinion, ce qui veut dire qu'il n'est pas du tout sincère dans sa promesse.. La suite n'augurera de rien de reluisant pour lui et son parti. Le peuple, le dépositaire du pouvoir agira!
Bassir10: ancien détenu de Reubeuss qui a nuitamment entendu l'avocat du pds dont je tairai le nom, gémir "woy! woy! sama ndèye" quand les rats et les souris de la prison lui ont pincé les fesses. Djinakh xamoul loi wala alinéa
Anonyme
En Janvier, 2016 (15:33 PM)Nous nous confions à Allah, Seigneur des mondes et seulement à Lui.
" iyyaka na budu wa iyyaka nastaiine
(" C'est Toi seul que nous adorons; et c'est Toi seul que nous implorons"). S.1 V.5
Un Sympathisant De L'apr
En Janvier, 2016 (15:47 PM)Les responsables de l'APR apparaîtraient comme des comédiens et Macky comme quelqu'un de mèche avec son parti, pour se soustraire de son engagement sans perdre la face; si le non l'emporte au référendum.
Si le oui l'emporte avec une parti de l'APR ayant fait campagne pour le non, ce parti laissera l'image d'une organisation incohérente et désunie qui entamera dangereusement la confiance des sénégalais!!
Comment pourra t-il en tant que parti au pouvoir inviter leurs compatriotes à l'union et à la cohésion ???
Dans tous les cas de figure, si une partie de l'apr vote contre son chef, ce parti Fera preuve d'un manque de sérieux qui risque de le pénaliser lourdement lors des élections à venir.
Si on veut diriger un peuple, on fait montre de cohérence et de responsabilité pour mériter la confiance de ses compatriotes!
La schizophrénie est une pathologie mortelle pour les partis politiques. Et tirant à hue et à dia la charette, elle risque de s'embourber!!!
Il ne faut pas laisser ce parti aux mains des analphabètes et des fous. Trop dangereux pour les sénégalais!!
Anonyme
En Janvier, 2016 (15:49 PM)Jobert
En Janvier, 2016 (15:52 PM)Anonyme
En Janvier, 2016 (15:52 PM)Conférence de presse du candidat Macky Sall
29 février 2012 Hôtel terroubi, Dakar
Plus qu'une promesse électorale, mais un engagement électorale
Après avoir remercié les Sénégalais qui ont voté pour lui et tout le peuple sénégalais qui a fait preuve d'une grande maturité, il a annoncé des réformes de fond au cas où il sera élu. La plus importante est certainement son engagement à réduire son mandat à 5 ans (il est actuellement à 7), en conformité avec la réforme constitutionnelle qu'il compte entreprendre pour ce qui concerne le nombre et la durée du mandat présidentiel. Ainsi, le mandat sera réduit à 5 ans et le nombre de mandats présidentiels réduit à 2. Chose importante, il compte faire en sorte que ces dispositions ne puissent pas être révisées. Autre point important, c'est la réforme du fameux Conseil constitutionnel dont le nombre des membres, actuellement à 5, sera porté à 7 : 3 seront élus par le président de la République, 1 par la mouvance présidentielle parlementaire, 1 par l'opposition parlementaire et les 2 restants par les magistrats eux-mêmes. Macky n'a pas manqué de réaffirmer son ancrage dans le Mouvement du 23 juin et d'appeler tous ses membres, en citant nommément tous les candidats malheureux, dont il compte sur le soutien pour parachever le travail entamé. Il a même laissé entrevoir qu'il ne compte pas procéder à une gestion solitaire du pouvoir, ce qui semble augurer d'un gouvernement d'ouverture.
Paris, le 18 Avril 2012
Conférence de presse Nicolas Sarkozy et Macky Sall
Palais de l'Elysée
La France et le Sénégal ont signé mercredi 18 avril un nouvel accord de défense ainsi qu'une convention de prêt, de Paris à Dakar, d'un montant de 130 millions d'euros (soit 85.274 milliards de FCFA), un vrai ballon d'oxygène. C'est à l'issue d'un déjeuner à l'Elysée entre Nicolas Sarkozy et le nouveau président sénégalais Macky Sall, en première visite officielle en France, que ces accords ont été conclus. Une première tranche de 50 millions d'euros (32.797 milliards de FCFA) de l'aide allouée sera débloquée dès la fin juin.
Durant la conférence de presse qui a suivi le déjeuner, le président MacKy Sall a réitéré son engagement à réduire le mandat présidentiel de 7 à 5 ans, un engagement électoral auquel il tient.
" je me suis engagé à reduire le mandat présidentiel de 7 à 5 ans, je le ferai " Macky Sall.
" je salue la grandeur du prèsident Macky Sall pour son engagement à réduire son mandat de 7 ans à 5 ans "
Nicolas Sarkozy.
Paris, le 3 Mars 2013
Macky SALL sur le mandat présidentiel : « Ce sera par référendum ou un vote à l’Assemblée nationale »
« C’était un choix personnel de baisser la durée de mon mandat présidentiel. J’ai été élu pour un septennat (7 ans). J’ai engagé les réformes à travers une commission de réflexion sur la Constitution que j’ai confiée au président Ahmadou Makhtar Mbow. Cette commission me soumettra ses propositions parmi lesquelles la première mesure sera la réduction du mandat en cours de 7 à 5 ans. Ce sera fait soit par référendum le moment venu, soit par un vote à l’Assemblee nationale.
Dakar 27 juin 2013
Durant la visite du Président Barack Obama au Sénégal, venu plaider pour le renforcement de la démocratie et l'état de droit , Le Président Macky Sall a réitéré son engagement de réduire son mandat de 7 à 5 ans.
Dans son discours devant les juges de la Cour suprême, Barack Obama a également défendu les droits universels. Il a indiqué qu'il revenait aux juges d'établir la justice et l'équité pour les femmes, les enfants, les pauvres, les victimes de discriminations, de violences et d'injustice. Ce propos rejoignait celui, tenu plus tôt dans la matinée, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue sénégalais, Macky Sa
Devant les juges de la Cour suprême, Barack Obama a souligné qu'une démocratie, pour être forte, a besoin d'«un pouvoir judiciaire fort, indépendant de la sphère politique, et qui travaille dans la transparence et sans pression injustifiée». «Les sociétés sont plus fortes et plus stables quand elles reposent sur un État de droit» et «quand les citoyens savent que leurs droits seront protégés de l'arbitraire», a plaidé le président américain, qui a affirmé sa confiance en l'avenir de l'Afrique. «Je crois que le continent vit un moment de grandes promesses», a-t-il répété.
Paris 25 février 2014 Devant le groupe consultatif
La réforme institutionnelle visant à ramener de sept à cinq ans le mandat présidentiel, renouvelable une seule fois, "sera d'application immédiate", a affirmé, lundi à Paris, le chef de l'Etat sénégalais, Macky Sall.
Cette réforme ramènera à cinq ans, renouvelables une seule fois, le mandat de sept ans pour lequel j'ai été élu. Elle sera d'application immédiate'', a-t-il déclaré à l'ouverture du Groupe consultatif 2014 pour le Sénégal, réunissant le pays, ses bailleurs et partenaires techniques et financiers (PTF).
Élu président de la République le 25 mars 2012, M. Sall a rappelé à cette occasion sa volonté de promouvoir, ''autant dans les textes que par les actes, une meilleure gouvernance politique, administrative et financière de notre pays''.
" MOKO WAAXON, NAKO DEFF GOOR ÇA WAX JA "
Kms
En Janvier, 2016 (16:02 PM)07 ou 05 ans tout finira par finir mais la bonne réputation ne finira jamais
Tu sortiras un jour bien sur et c'est un imperatif. je souhaites que tu aies la tète haute ce jour la
Mandat De 7 Ans
En Janvier, 2016 (16:05 PM)Anonyme
En Janvier, 2016 (16:23 PM)Anonyme
En Janvier, 2016 (16:43 PM)Mansawali Walimansa Mansa 2016
En Janvier, 2016 (16:49 PM)OUI PEUT-ÊTRE QUE C'EST LA PERSONNE MILITANTE MACKY SALL QUI EST A
L'EPREUVE DE L'APR. MAIS CE QUI AUTREMENT SÛR ET CERTAIN C'EST QUE
CE SERA LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE MACKY SALL QUI SERA BIEN ICI
A L'EPREUVE DE LA NATION SI JAMAIS IL SONGE A REDUIRE NOTRE MANDAT
:
Anonyme
En Janvier, 2016 (17:00 PM)Anonyme
En Janvier, 2016 (17:43 PM)Participer à la Discussion